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Reflets du Cosmos dans l'encrier...

Réflexions, pensées, contes, nouvelles et romans...

Laissez-vous surprendre...

Laissez-vous surprendre...

Je me suis toujours méfiée des autobiographies, mais en entreprenant la lecture de « Chemins de liberté », le plus récent ouvrage d’Yves Duteil, je savais par avance que je ne risquais pas me confronter aux deux écueils qui me font d’ordinaire bouder les mémoires des vedettes dont l’image fugitive s’inscrit parfois sur mon petit écran.

Une petite explication s’impose.

Dans la majeure partie des cas, ce type d’ouvrage n’est rien d’autre qu’un amoncellement de souvenirs qui, comme pour la poésie, ne parlent en fait qu’à celui (ou celle) qui les a écrits. Comme le disait Marcel Pagnol, à propos de l’émotion que ressent un poète en faisant la lecture de ses propres œuvres, « l’auditeur ne connaît pas les clefs de ces mots, et bien souvent, il en a d’autres. (…) C’est pourquoi l’auditeur stupéfait n’entend qu’une ronronnante litanie de mots, et que l’émotion du lecteur lui paraît lamentablement inexplicable ».

La célébrité ne faisant pas le talent littéraire, encore faut-il d’ailleurs que celui qui prétend avoir couché ces mots sur le papier n’ait pas eu recours à une tierce personne pour recueillir sa parole et l’enjoliver, l’enrober de belles locutions et rendre le phrasé approximatif du prétendu auteur digne d’être imprimé.

Avec « Chemins de liberté », nous sommes loin de ce cas de figure, et je ne me trompais pas en faisant le pari que les émotions intimes de l’auteur feraient écho aux miennes.

Paradoxalement, plus de quarante années de fidélité au répertoire d’Yves auraient pu m’empêcher de trouver le moindre intérêt à ce livre, tant ses chansons et toutes leurs délicates clés de lecture distillées au fil des concerts nous ont déjà ouvert bon nombre de portes sur son univers. C’est là que la subtilité de la chose peut étonner : ce livre n’est pas tant le récit d’une vie, ni une succession d’anecdotes ou d’étalage de succès passés, mais plutôt une invitation à découvrir le chemin de construction d’un honnête homme, au sens que l’on prêtait à cette expression au XVIIème siècle et il parvient à surprendre les plus fidèles au détour d'une page.

Ceux qui croient tout connaître d’Yves Duteil pour avoir entendu (je dis bien « entendu », pas « écouté »…) « Le petit pont de bois » ou « Prendre un enfant par la main » seront sans aucun doute désarçonnés à la lecture de ce livre, en découvrant que douceur et sensibilité peuvent aller de pair avec engagement et ténacité. Sans nul doute seront-ils encore plus surpris si, après cette lecture, ils se décident enfin, en voyant une affiche fleurir sur un mur à la faveur de la (encore timide) reprise des concerts, à aller écouter Yves leur chanter ces « Chemins de liberté » en vrai, sur une scène. Ils y découvriront stupéfaits que l’artiste qui s’expose face à eux dans un rond de lumière ne se cache pas plus derrière des artifices qu’il ne triche en nous racontant son itinéraire personnel.

L’expérience ultime, ce n’est rien d’autre que lire l’ouvrage en écoutant en boucle le coffret de 4 CD qui l’accompagne, d’autant que les plus fidèles y trouveront des versions scéniques entendues en concert juste avant le confinement qui nous a privés de musique « en vrai » ou de nouveaux enregistrements de chansons plus anciennes.

Lisez, écoutez, et prenez le temps de vous interroger pour, à votre tour, devenir qui vous êtes.

Et pour un extrait du coffret, c’est par ici.

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A
"mais plutôt une invitation à découvrir le chemin de construction d’un honnête homme, au sens que l’on prêtait à cette expression au XVIIème siècle et il parvient à surprendre les plus fidèles au détour d'une page."<br /> Entièrement d'accord Hélène D'ailleurs je partage votre analyse. J'ai ressenti la même chose en lisant ce livre que je vais relire.
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