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Reflets du Cosmos dans l'encrier...

Réflexions, pensées, contes, nouvelles et romans...

En attendant la suite...

Bonjour à tous,

Au fur et à mesure de mon avancée dans l’écriture, je sens l’impatience monter chez certains d’entre vous, qui attendent la suite de mes petits délires futuristes depuis un bon moment déjà.

Vos messages sont autant d’encouragements à continuer, mais pour autant, je ne bousculerai pas les choses : il ne serait pas respectueux pour les lecteurs de leur livrer une œuvre mal construite, doublée d’une intrigue bancale racontée sur un ton qui ne serait pas en cohérence avec celui des tomes précédents.

Mais tout de même, vous laisser ainsi dans l’expectative totale n’est pas raisonnable.

Alors voilà… Les lignes ci-dessous ouvriront sans doute telles quelles les prochain tome à paraître. Il n’y a pas encore de titre (cela ne vient en général qu’en dernier !) ni d’intitulé au chapitre, mais quelque chose me dit que si cette découverte ne calme pas votre impatience, elle vous permettra déjà de vous préparer à lire la suite !

Ah, si, un scoop tout de même : il m’est venu à l’idée que l’ensemble de toutes ces histoires, à la fois liées et indépendantes, pourrait être réuni sous un immense «chapeau», comme on le dit dans l’édition journalistique, et que ce «chapeau» pourrait s’appeler «Le Futur Conjugué», d’où l’intitulé de cette nouvelle rubrique, où vous pourrez lire, à un rythme encore indéterminé, les progrès de cette nouvelle histoire et quelques explications sur celles déjà parues.

J'attends évidemment vos commentaires, vos messages, et... pourquoi pas, déjà vos questions !

Bonne découverte à tous, en attendant la suite...

Hélène.

 

Carnet de Bord d’Aldrick Steppelton 31 Décembre 3152

 

I

 

D

ans quelques heures, nous célébrerons la Nouvelle Année. Si l’on m’avait dit, il n’y a pas si longtemps, que je passerais un jour un réveillon à bord d’un vaisseau interstellaire, à la recherche des éventuels descendants de colons oubliés, je crois que j’aurais explosé de rire.

           

              Et pourtant… Nous voici tous embarqués pour ce voyage insensé. Depuis notre départ, je m’interroge sans cesse : pourrait-on imaginer un équipage plus singulier, plus disparate, plus original que celui du « Nizam » ? Pour un peu, on serait autorisé à demander qui est le fou qui a présidé au casting qui a conduit à la constitution de notre équipe.

            Il n’y a pas seulement un fou dans cette histoire. Nous devons tous l’être plus ou moins pour avoir accepté de partir à l’autre bout de l’Univers, pour explorer des planètes dont nous ne comprenons toujours pas pourquoi elles ont été écartées des vagues de colonisation terrienne ultérieures. Non seulement nous avons accepté, mais certains d’entre nous n’ont pas attendu qu’on les contacte : ils se sont portés volontaires à l’instant où ils ont su que cette expédition se préparait.

            Le « Nizam » est un engin merveilleux. Il a déjà traversé l’Univers connu des dizaines de fois, pour rejoindre les colonies terriennes récentes. Habituellement, il transporte principalement du fret, ainsi que des passagers qui rêvent d’horizons lointains, de territoires neufs et d’espaces vierges où s’établir. Si ce vaisseau avait une âme, il serait sans doute honoré d’avoir été choisi pour accomplir cette mission en forme de recherche du résultat des semailles humaines des siècles passés.

            Que serait un vaisseau de sa classe sans un Commandant de bord à la hauteur de sa puissance ? Rien d’autre qu’une coquille de noix lancée entre les étoiles, à la merci des lois de la physique quantique et des caprices de l’espace-temps. Erin Lindgren maîtrise l’art de la navigation dans les trous de ver comme personne. Pilote d’élite, Major de sa promotion de l’école des officiers de la flotte interstellaire, il y a de quoi se demander comment et pourquoi elle n’avait auparavant rien obtenu d’autre que le commandement d’un banal cargo interplanétaire de fret reliant la Terre à Titan. Elle ne semble pas vraiment disposée à évoquer le sujet, mais en faisant quelques recherches sur les affectations de ses camarades de la promotion Yeager, j’ai vite compris que quelque chose avait bousculé les principes habituels de nomination des lauréats. Rien n’est bien entendu clairement expliqué dans les archives que j’ai pu consulter, mais le hasard étant parfois facétieux, j’ai pu vérifier que sur la quarantaine d’heureux élus ayant victorieusement franchi les épreuves finales de classement, il ne figurait qu’un homme parmi les vingt-cinq premiers lauréats. Bizarrement, celui-ci a obtenu le poste le plus prestigieux. Tout aussi curieusement, le reste des bonnes places a été attribué à la dizaine d’hommes qui occupaient la queue du classement de l’école. Quant aux femmes, elles ont toutes été affectées à des postes qui les cantonnaient aux limites du système solaire. Il y aurait de quoi s’interroger si, en grattant un peu plus, on ne découvrait pas que, dans les profondeurs du classement, figurait le fils du Premier Conseiller des États d’Océanie et le neveu du Président de l’Université de Doha. Au final, tout cela n’a rien d’étonnant : les îlots d’inégalité entre les hommes et les femmes qui subsistent toujours sur notre vieux monde ne sont pas seulement des scories de notre Histoire, et rien ne peut être considéré comme acquis.

            Quoi qu’il en soit, Erin Lindgren a été la première à dérouter son vaisseau vers Mars pour y répandre le ferment de la révolte des esclaves[1], et à son retour sur Terre, lorsqu’elle a appris que notre expédition se préparait, elle s’est portée volontaire pour prendre le commandement du « Nizam ». Cette fois, il ne s’est trouvé personne pour lui barrer la route, et c’est ainsi qu’elle a abandonné le bon vieux « La Fayette » pour enfin prendre un poste à la hauteur de ses compétences de navigation interstellaire.

            Erin est une femme d’exception. Elle dirige ses hommes avec fermeté, mais sans autoritarisme, et il ne viendrait à l’idée d’aucun membre de l’équipage de contester ses ordres. Cela doit être ce que l’on appelle communément la légitimité que confèrent la compétence et le charisme. Dieu sait qu’Erin ne manque ni de l’un, ni de l’autre ; il y a quelque chose de solaire en elle, comme une aura de sagesse et de bonté dont elle rayonne, qui lui donne cette belle assurance. Si l’on ajoute à cela une prestance naturelle indéniable et une beauté sereine, il n’y a rien de surprenant à ce que des hommes aigris aient cherché à l’écarter de la voie royale.

            À bord du « Nizam », il y a aussi la multitude des pilotes, navigateurs, machinistes, spécialistes des transmissions ou Chef de cambuse, de l’officier au simple mousse. Toute cette foule me fait penser à l’équipage des premiers vaisseaux qui ont franchi les océans au XVème siècle. Alden Sweig-Malerba, le plus jeune, a juste seize ans, petit apprenti cuisinier au caractère bien trempé qui a bravé tous les a priori pour se lancer dans un métier dont la majorité des postes est aujourd’hui occupée par des androïdes. Le plus drôle, c’est que son supérieur direct n’est rien d’autre qu’une de ces machines : Ilan est un androïde, et l’on dirait qu’il prend un plaisir particulier à enseigner son art à ce petit gars si singulier, qui n’a que faire du jugement d’autrui et a imposé à sa famille sa décision d’apprendre un métier manuel.

            Et puis il y a les simples passagers… Les plus fous, de très loin sans doute, parmi tous ceux qui font route actuellement vers nos anciennes colonies.

            À commencer par moi. Que fais-je donc ici, perdu entre les étoiles ? Astrophysicien je suis, astrophysicien je resterai, et si ma discipline scientifique n’a pas grand chose à faire dans cette mission, j’étais trop curieux de savoir ce que sont devenues ces colonies oubliées pour ne pas embarquer.

 

 

[1] Voir « Croit-on encore en nous, là-bas ? »

 

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N
Tu as raison Hélène, prends le temps, il ne faut pas te précipiter dans l'écriture, laisse venir l'inspiration même si je suis certaine que tu débordes d'imagination. Ces premières pages sont la promesses d'une plongée profonde dans ton monde imaginaire qui par certains cotés rejoint la réalité. Envole toi dans ton univers mystérieux et reviens nous avec un tome à la fois surprenant et émouvant. En attendant, je relis les premiers tomes avec plaisir.....
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J
Nous y voilà..Hélène nous met en haleine et en avant première de nous faire découvrir sur ces quelques pages le debut d'une nouvelle aventure dans ce monde imaginaire où parfois l'histoire se rapproche et les personnage sont forts ressemblants à la réalité. Vision d'Hélène..surtout en ayant lu ses premiers livres....prêt pour un nouvel envol intergalactique où a contrario nous sommes conviés pour la sortie de ce nouveau livre......Jean Claude
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E
Bonne chance, bon courage et… prends tout le temps nécessaire pour te faire plaisir et faire plaisir à tes lecteurs ! La création est un acte si mystérieux...
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