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Reflets du Cosmos dans l'encrier...

Réflexions, pensées, contes, nouvelles et romans...

La vérité est-elle ailleurs ?

La vérité est-elle ailleurs ?

Les éditions Delcourt nous avaient déjà raconté une histoire alternative, avec la série «Lune Rouge», dans laquelle l’URSS avait gagné la course à la Lune. Dans cette dystopie intégrale, et dans une logique absolue, on allait jusqu’au bout du concept, avec l’ouverture d’un camp de déportés, digne héritier des authentiques goulags, et l’implantation de mines d’hélium-3, ainsi que d’usines de traitement de cette ressource. Inutile de s’appesantir sur l’identité du personnel, toujours issu des rangs des opposants au régime. À noter, dans cette histoire, l’existence d’une république socialiste d’Europe sur laquelle le drapeau rouge flotte sans partage.

Cette fois-ci, avec «Kosmos», l’Histoire est revisitée de façon légèrement différente.

Nous sommes en 1969, le 21 juillet pour plus de précision, jour où Armstrong et Aldrin ont foulé le sol lunaire pour la première fois. Dans un premier temps, pas de surprise : les cases de BD, dans un long prélude silencieux (pas un seul phylactère à l’horizon lunaire), nous font revivre ce jour-J, jusqu’à ce qu’Armstrong décide de faire une petite promenade seul à quelque distance du lieu d’alunissage. C’est ici que commence la divergence des lignes temporelles entre fiction et réalité.

À l’époque, il avait été question d’une sonde (Luna 15), qui devait se poser quelques heures avant le LEM d’Apollo 11. Les journaux, histoire d’entretenir un peu le suspense, et comme si c’était nécessaire, s’étaient même fait l’écho du challenge «Robot contre Homme», allant jusqu’à examiner l’éventualité où Luna-15 pourrait «gêner» les astronautes Américains, et rapporterait des échantillons du sol lunaire avant le retour d’Apollo.

De là à imaginer qu’en fait de sonde robotisée, un autre module lunaire, soviétique en l’occurrence, se serait posé à peine quelques heures avant le fameux «Aigle» Américain, il n’y avait qu’un pas, assez aisé à franchir apparemment, puisque c’est le sujet de «Kosmos», qui nous entraîne vers cette réalité alternative bien entendu demeurée secrète, comme certaines vidéos traînant sur Youtube veulent nous le faire comprendre.

Aimer l’Histoire, en particulier de l’astronautique, ne signifie pas qu’on déteste engager une réflexion sur ce qui aurait pu se passer si un infime détail de notre réalité avait été différent. C’est le fondement même du débat autour des univers alternatifs, et de l’existence (ou non) de multivers. Que serait notre monde aujourd’hui, par exemple, si le colonel Paul Tibbets, le 5 août 1945, avait, au dernier moment, refusé de larguer «Little Boy» sur Hiroshima, et avait détourné son avion vers une étendue d’eau inhabitée en plein milieu du Pacifique ? La face du monde en aurait été changée, et le fil du temps se serait tressé différemment. Le monde que nous connaissons est le résultat de rencontres, d’évènements, qui, si ordinaires paraissent-ils, auraient changé notre réalité s’ils ne s’étaient pas produits.

C’est le sujet, sur le ton de la comédie, de «Retour vers le futur», de Robert Zemeckis, et plus littérairement, du «Voyageur imprudent» de Barjavel.

Avec sa ligne claire, ses cases en noir et blanc et son esthétisme épuré, «Kosmos» est une belle revisite de l’histoire de la marche sur la Lune. Tellement belle et si réaliste qu’on en viendrait presque à se demander si les futurs équipages des missions «Artémis», ou les futurs colons des installations pérennes qui ne tarderont pas à se construire ne trouveront pas la trace de Tatiana sur le sol sélène.

La vérité est-elle ailleurs, ou bien les histoires que nous racontent les romanciers sont-elles des incursions dans un univers parallèle ?

Pas de bande originale à écouter aujourd’hui, mais plutôt un téléfilm de Pierre Tchernia, tourné en 1981 à (re)découvrir : l’adaptation du «Voyageur imprudent» de Barjavel, mettant en vedette Thierry Lhermitte, Jean-Marc Thibaut, et l'excellent Michel Serrault. Pour les curieux, c’est par ici.

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