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Reflets du Cosmos dans l'encrier...

Réflexions, pensées, contes, nouvelles et romans...

La Lune en ligne de mire…

La Lune en ligne de mire…

Samedi soir, nous étions nombreux à avoir le nez collé à nos écrans pour suivre le décollage de la fusée Falcon 9. Mais quelle étrange lubie a soudain pris tant de novices en matière de conquête spatiale ? Depuis des années, le grand public avait détourné le regard des pas de tirs, avec tout juste un petit regain d’intérêt très franco-français lors de la mission Proxima à laquelle participait Thomas Pesquet en 2016. Il faut dire que le personnage fascinait, et fascine toujours. Nous avons trouvé notre Tintin, à la fois héroïque et pédagogue, dans les yeux duquel les enfants ont reconnu leur propre regard.

 

Les vols de qualification des fusées Falcon n’ont guère déchaîné les passions dans le grand public. Il y avait même un peu d’incrédulité dans les commentaires lus dans la presse et sur les réseaux sociaux ; incrédulité tout juste tempérée par les sourires de ceux qui avaient remarqué la similitude avec la fusée d’Hergé dans l’atterrissage du corps réutilisable de la Falcon à son retour sur Terre.

 

Bizarrement, mercredi dernier, lors de la tentative de décollage avortée, on sentait déjà que les questions de ceux qui répétaient « mais qu’y a-t-il de nouveau là-dedans ? Une fusée, ce n’est pas original » tombaient à plat. Samedi soir, clairement, la mayonnaise a pris, et la chose s’est confirmée avec l’arrivée de l’équipage de la capsule Dragon à bord de l’ISS. Moi qui regrettais les directs télévisés qui avaient marqué les grandes étapes de la conquête spatiale, j’ai été servie…

 

Sur le fond, ce vol ne devrait pourtant pas déchaîner les foules hors du sol américain, qui retrouve ainsi son indépendance perdue depuis l’arrêt des vols des navettes spatiales. Plus besoin de recourir aux services des Russes, qui doivent déjà faire les comptes de la manne qu’ils viennent de perdre. Le fait est qu’ils ne possèdent plus le monopole des vols humains vers l’ISS, mais au fond, cela ne change pas grand chose pour l’Europe, qui devra toujours s’accommoder de son statut de passager payant, que ce soit à bord d’un Soyouz ou d’une capsule Dragon. Quant aux Chinois, ils ont leur propre système, leur propre programme, et la Chine recelant bien des mystères, bien malin serait celui qui saurait garantir aujourd’hui où en est leur projet de station spatiale ou de marche sur la Lune.

 

Ah, la marche sur la Lune ! C’est bien de cela qu’il est en fait question…

J’ai toujours pensé que si un jour un Chinois posait ne serait-ce qu’un orteil sur notre satellite, le reste du monde serait soudain pris d’une frénésie d’envie de retour sur la Lune ! Je me trompais. Ce qui a ressuscité l’intérêt pour la marche sur la Lune et plus largement la conquête spatiale n’est pas une simple affaire de fierté nationale ou culturelle. Cela va plus loin, et c’est à la fois étonnant et inexplicable.

 

Depuis quelques temps, je m’étonne du parallélisme qui semble se construire peu à peu entre notre époque et les années 60, qui ont vu l’Homme marcher sur la Lune. Je pensais que je recherchais trop les similitudes, sans doute avec l’espoir secret de revivre ces grands moments, mais finalement, il y a vraiment quelque chose dans l’air du temps, sans qu’on ait besoin de forcer la comparaison.

 

D’abord, il y a eu ces grands mouvements internationaux, qui n’ont certes pas eu l’ampleur des courants qui ont révolutionné le monde dans les années 60, mais bon, dans les marches des jeunes pour la planète, à la fois désorganisées et ordonnées, il y avait une sorte de réminiscence du « flower power ». Certains avaient même envisagé une resucée des agitations étudiantes de 68. Ceci n’est pas tout à fait vrai, mais il faut avouer que le Bac 2020 ressemblera comme un frère à la promo 1968…

 

Ensuite, un certain virus, dénommé Corona, est venu ralentir la marche de notre monde, perturbant l’économie mondiale et, quoi qu’en disent les sceptiques, entraînant des centaines de milliers de morts sur toute la planète. D’accord, ce Corona-là n’a pas atteint les scores réalisés par la grippe de Hong Kong entre 1968 et 1970, mais il n’a sans doute pas encore dit son dernier mot… Cette grippe venue d’Asie n’était pas tendre. Elle m’a laissé un souvenir assez cuisant, et m’avait valu la visite quotidienne d’une infirmière, une sœur de Saint Vincent de Paul, qui m’administrait je ne sais quelle médication dont on espérait que l’efficacité me permettrait d’échapper à l’hospitalisation. Sœur Marthe avait rempli sa mission avec dévouement, allant de foyer en foyer, appelée au chevet de tous ceux qui avaient eu la mauvaise idée de croiser ce virus (déjà) made in China. C’était un peu avant la marche sur la Lune, et j’avoue que la similitude des circonstances m’a troublée.

 

Et puis voici que les émeutes raciales secouent de nouveau les USA. Les mêmes causes ayant les mêmes effets, il n’y a rien d’étonnant à ce que les tensions actuelles ne retombent pas. Rien n’a vraiment changé depuis les années 60, et la pandémie en cours n’a fait qu’accentuer la manifestation des inégalités : les sujets souffrant d’hypertension, de diabète, d’atteintes cardiaques ou pulmonaires sont plus nombreux parmi la population afro-américaine, laquelle a souvent le plus de mal à accéder aux soins. Pas étonnant que le taux de mortalité soit supérieur dans cette catégorie.

 

Bref, il y a dans l’air du temps une impression générale de retour vers le futur. Marty Mc Fly et Doc Emmet Brown n’y sont sans doute pour rien, mais l’ambiance générale est finalement plus que similaire à celle qui régnait dans les années 60.

 

Nous allons retourner sur la Lune, puis nous irons sur Mars. Peu importe de savoir si le moteur de l’aventure sera la conquête du savoir ou une nouvelle ruée vers l’or, c’est simplement un fait. C’est dans l’air du temps comme la découverte de l’Amérique était inévitable à la fin du XVème siècle. Si Christophe Colomb n’avait pas ouvert la voie, un autre l’aurait fait peu de temps après.

Je me dis surtout qu’avec tout cela, avec le retour sur la Lune annoncé pour 2024, ceux qui n’ont pas vécu la course à la Lune auront une petite chance au rattrapage.

 

Au fait, pour ceux qui n’auraient pas encore compris le message subliminal caché dans le nom déjà choisi pour le nouveau programme de missions lunaires, Artémis était la sœur d’Apollon. Si l’envie vous prend de chercher le futur piéton lunaire qui aura l’honneur d’être le premier à (re)poser le pied sur notre satellite parmi les dernières promotions d’astronautes, piochez parmi les femmes !

 

Ces cinq femmes astronautes qu'il faut connaître

 

Cela doit être assez frustrant, pour les hommes de ces promotions, de savoir à l’avance qu’ils devront marcher derrière celle qui sera devant…

 

Pour les amateurs de musique : "Walking on the moon"

 

 

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J
Le vingtième siècle nous montre encore une fois que les États-Unis sont capables du pire et du rêve.....pire avec ce harcèlement sur les gens de couleur qui démontre là le manque d'éducation de sa police et le rêve, ton rêve Hélène et celui de beaucoup de petites filles et petits garçons d'aller un jour sur la lune.....ce qui m'amène et fait penser à Fatoumata Kebe pour son livre "la Lune est un Roman " queje te conseille de lire. Passionnée comme toi pour l'astronomie. Quant à devenir astronaute faudra d'abord Hélène ppasser par l'agence spatiale et attendre que la dite agence spatiale européenne rouvre un appel à candidature.......un hommage à "un perché sur la lune" Vladimirov Javacheff qui vient de nous quitter en nous laissant son projet fou sur l'emballage de l'Arc de Triomphe reporté en septembre 2021 pour lequel dans mon vaisseau spatial nous irons admirer Helene cette oeuvre venue peut être de son esprit lunaire à savoir.....je reprends ma trajectoire ......Jea Claude .D
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D
Bravo pour cet article et au secours les commentaires navrants des journalistes incultes des chaines info... sauf l'inépuisable Michel Chevalet...
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H
C'est pour cela que je suis allée directement à la source... Sur le direct de la NASA (https://www.youtube.com/watch?v=21X5lGlDOfg) et sur CNN (merci mon abonnement TV !).<br />