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Reflets du Cosmos dans l'encrier...

Réflexions, pensées, contes, nouvelles et romans...

Une femme dans la Lune, c’est pour (après)-demain…

Kate Rubins, Joseph Acaba, Christina Hammock Koch

Kate Rubins, Joseph Acaba, Christina Hammock Koch

Dans un précédent article, «La Lune en ligne de mire», j’évoquais déjà le message subliminal bien caché dans le nom choisi pour les futures missions lunaires, à savoir «Artémis» : il n’y a évidemment aucun mystère, le prochain piéton sélène sera bien une femme, puisque Artémis était la sœur d’Apollon. On pourra nous tourner l’histoire dans tous les sens, il ne fait aucun doute que si l’équipage sera bien mixte, le prochain pied qui se posera sur la Lune, même s’il n’est pas glissé dans un escarpin mais précautionneusement protégé dans la moonboot d’un scaphandre, sera bel et bien féminin.

La NASA vient de dévoiler une liste de dix-huit astronautes sélectionnés pour la réalisation du programme Artémis : neuf hommes et neuf femmes, ce qui colle parfaitement à l’air du temps. Pourrait-on imaginer une seule seconde, aujourd’hui, une liste de noms exclusivement masculins ? Le temps de l’épopée de Mercury et d’Apollo est révolu et les beaux jours de «Life» ou «Paris Match», dont les articles nous faisaient partager les angoisses des épouses demeurées au sol, réunies en club autour du téléviseur familial de celle qui avait l’honneur d’être la compagne du commandant de la mission sont loin derrière nous.

S. Cristoforetti
A. Kikina

Il est prévu, tout au long de l’année 2021, d’ajouter des noms à cette première liste, en particulier en associant des astronautes qui représenteront les pays partenaires et seront probablement affectés à certaines missions du programme. Dans ce cas, il y a peu de chances que la parité soit bien longtemps respectée, car le contingent des femmes astronautes hors NASA, se limite (pour l’instant) à Samantha Cristofforetti en Europe, Jennifer-Anne MacKinnon pour le Canada, Yi So-Yeon pour la Corée du Sud et Anna Kikina côté Russe. Je ne compte bien évidemment pas Liu Yang et Wang Yaping, car il serait sans doute difficile d’intégrer des taïkonautes dans un programme ouvertement concurrencé par la Chine qui est en train de nous  réaliser un remake totalement automatisé d’Apollo. N’oublions pas que ce qui relance la course à la Lune est bel est bien une forme d’émulation due à la concurrence, mais cette fois-ci, ce sera sans doute le reste du monde allié contre la Chine, à l’image de ce qui se passe en orbite terrestre, avec d’un côté l’ISS et de l’autre Tiangong. Dans tous les cas, et a priori, les Européens dont le contingent devrait être limité à trois individus, ne devraient être qu’invités à tourner autour de la Lune, mais pas encore à y poser un orteil…

Bref, gageons que la première future piétonne lunaire figure dans cette liste de neuf femmes américaines, et parmi elles, quelques noms se détachent naturellement, d’autant que Jim Bridenstine a déjà annoncé, que la première femme qui poserait le pied sur la Lune serait choisie parmi celles ayant déjà effectué une mission à bord de l’ISS.

D’abord, Christina Hammock Koch, connue pour avoir participé à la première sortie extra-véhiculaire intégralement féminine semblait «tenir la corde» non pas chez les bookmakers, mais parmi les afficionados de l’aventure spatiale. Évidemment, il ne faut pas oublier Kathleen Rubins, dont le séjour actuel à bord de l’ISS doit certainement être teinté d’une forme d’interrogation à chaque fois qu’elle aperçoit la Lune : «Serai-je la première femme là-bas ?»…

Pour autant, il ne faut pas sous-estimer les «rookies», autrement dit les «bleues» !

Parmi elles, Jessica Watkins me semble être la candidate idéale. Femme Afro-Américaine, elle coche déjà deux cases éminemment symboliques représentatives de l’air du temps. Le plus intéressant est surtout sa spécialisation, en tant que scientifique, dans le domaine de la géologie. Son doctorat en géologie portait sur une étude comparative des phénomènes à l’origine des grands glissements de terrain sur Mars et sur Terre.

Jessica Watkins

Alors, pourquoi Jessica Watkins plutôt qu’une autre ? Tout tient justement dans deux détails pas si anodins que cela. D’abord, Harrison Schmitt est considéré comme le dernier homme à avoir posé le pied sur la Lune, et celui-ci était géologue. Ensuite, les objectifs de la mission Artémis 3 (celle qui déposera les prochains piétons sur le sol lunaire) sont clairement l’étude du sol de notre satellite, dans un but d’exploitation des ressources pour l’établissement d’une base permanente, à tel point qu’une formation spécifique en géologie à destination des membres de l’équipage et de leurs doublures est déjà prévue.

Bref, Jessica Watkins, femme, afro-américaine et géologue de formation coche toutes les cases, qu’elles soient celles de l’air du temps, du politiquement correct ou du domaine scientifique. À voir, donc, si la NASA, grande adepte des symboles (Armstrong n’a été désigné pour être le premier homme sur la Lune que de par sa qualité de seul civil de l’équipage) continuera sa politique du symbole fort en la désignant d’entrée malgré sa qualité (actuelle et provisoire) de «rookie» ou privilégiera vraiment une astronaute très aguerrie pour «réserver» le rôle de premier piéton martien à Jessica Watkins, pour les mêmes raisons, tant historico-politiques que scientifiques.

Bon, d’ici à la sélection finale de l’équipage, en 2022 ou 2023, Jessica Watkins a encore le temps de faire un tour à bord de l’ISS et donc de ne plus être une «rookie». On prend les paris ?

Rendez-vous au moment de la désignation officielle
de l’équipage de la mission «Artémis 3» !

Ce qui est sûr, c’est que nous sommes loin de «La femme dans la Lune», film muet de Fritz Lang (1929).

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E
Eh bien, tu en connais un rayon (de lune) ! <br /> C'est à suivre et ce serait une belle avancée si Jessika Watkins posait son pied sur la Lune !<br /> Moi aussi, je t'imagine faisant partie de l'équipage...
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H
J'aimerais bien, mais je crains de ne pas pouvoir entrer dans la course... En attendant, après avoir recensé toutes les femmes ayant volé, je m'attaque à celles qui n'ont jamais intégré une mission bien qu'elles aient été sélectionnées. Ensuite, ce sera le tour de celles qui sont en attente d'une affectation sur un vol, ce qui est bien le cas de Jessica Watkins !
J
Jessika Watkins sera la première femme de couleur à mettre le pied sur la lune pour ce prochain voyage. <br /> Malheureusement sur cette planète beaucoup de gens n'iront pas mais quelque part oui étant souvent dans la lune........et toi Hélène c'est programmé quand ton depart ? Sur la lune ou sur Mars.......Jean Claude .D
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H
Pour moi, ce sera comme touriste, à condition de gagner très gros au LOTO...