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Reflets du Cosmos dans l'encrier...

Réflexions, pensées, contes, nouvelles et romans...

La course est lancée...

La course est lancée...

L’air du temps est à viser la Lune, ce qui fait le bonheur de pas mal de gens sur cette bonne vieille Terre, à commencer par moi. Le plus intéressant, pour l’instant, est de se pencher sur les différents projets en cours, de tenter de les observer avec une certaine neutralité bienveillante, et de réfléchir à l’aspect que prendra la présence humaine sur la Lune.

Un très bel article publié sur «Le Monde» le 10 mars dernier annonce la couleur : «La Russie et la Chine veulent construire ensemble une station sur la Lune ».

Diable ! la rivalité Est-Ouest qui a conduit les Américains sur la Lune en 1969 serait-elle de retour, et avec elle le moteur qui a (malheureusement…) toujours conduit l’humanité à se dépasser sur de grands projets ? Peut-être.

La nuance tient à un fil bien ténu.

Il ne s’agit plus d’être le premier à conduire un humain sur la Lune. Ça, c’est fait, la case est cochée depuis bien longtemps. Un élément, cependant, est assez similaire à ce que nous avons vécu dans les années 60 : après s’être retrouvée en position dominante suite à l’abandon de l’usage des navettes, et bien que disposant en matière spatiale d’une technologie éprouvée, la Russie se retrouve de nouveau un peu à la traîne, comme ce fut le cas dans la précédente course à la Lune.

Pour l’instant, l’heure est à la collaboration internationale à bord de la station spatiale du même nom, avec des équipages Russo/Américains dont on pouvait penser qu’ils navigueraient de concert pendant un bon petit bout de temps encore. Mais pendant ce temps-là, comme le rapporte «Le Figaro», du côté de la NASA, et dès le mois de septembre dernier, on s’inquiétait du risque de «céder du territoire» à la Chine dans l’espace si aucun projet privé ne venait prendre le relais de l’ISS qui devrait arriver en fin de vie dans la décennie 2030.

C’est là que commence la petite guerre des communiqués. Nous avons d’un côté la Chine qui rapporte l’intérêt manifesté par plusieurs pays désireux de s’associer à leur projet de station spatiale avec l’envoi d’expériences scientifiques, en citant la France, l’Allemagne, le Japon, le Pérou et le Kenya. De l’autre côté, l’Agence spatiale Européenne (ESA) a signé une lettre d’intention précisant quelle serait sa part dans le programme lunaire Artémis. Entre autres choses, il y est question de construction de modules, et d’un strapontin à bord pour trois astronautes Européens, lesquels ne seraient pas invités pour l’instant à poser un orteil sur la Lune, mais à prendre place à bord de la future station Gateway.

Et voilà donc, après toutes ces belles intentions, que la Chine et la Russie nous annoncent un projet de «station scientifique lunaire internationale » (en précisant toutefois « à la surface ou en orbite») qui verrait le jour selon le principe des « bénéfices partagés » et serait ouverte «à tous les pays intéressés et partenaires internationaux».

Bref, et en clair après toutes ces grandes considérations, l’agence Roscosmos semble estimer que le projet Artémis est bien trop «américano-centré», ce qui justifie la signature de l’accord avec l’agence spatiale chinoise en vue d’une installation dite «durable» sur la Lune avant 2030.

Pour résumer la situation, on pourrait dire que nous voilà partis pour un remake d’une course déjà vue, mais avec cette fois-ci un casting plus large, avec l’entrée en scène de nouveaux acteurs. Ce qui est certain, c’est que le jeu Est/Ouest est de retour, que la Chine n’aura certainement pas le second rôle dans cette histoire et que, dans tous les cas, les nations qui n’ont pas la capacité d’agir seules se rallieront très vite à l’un des deux blocs, voire, pour certaines, sauront jouer sur les deux tableaux...

Reste à savoir sous quel aspect l’aventure continuera. Allons-nous vers un scénario similaire à celui de «Star Trek», avec un équipage cosmopolite intégrant même des membres issus d’autres planètes (demandez au Vulcain M.Spock, qui devait entre autres composer avec le Chinois Sulu, le Russe Tchekov, et l’Américain Kirk…), tout ce petit monde mettant toutes ses forces conjointes au service d’un seul objectif à la fois politique et scientifique ? Les futures installations lunaires ou orbitales seront-elles totalement internationales à la manière de «Cosmos 1999» (bien que les représentants des pays de l’Est soient plus que discrets dans la série…), ou bien plusieurs sites verront-ils le jour à la surface de notre satellite, avec un côté Russe et un côté Américain à bord d’une station orbitale commune, comme dans «2001 l’odyssée de l’espace» ?

Les amateurs de science-fiction contemplent les évènements avec grand intérêt, juste histoire de savoir lequel de ceux qui ont autrefois rêvé notre futur avait vu juste…

Personnellement, j’ai opté pour une base scientifique internationale servant également de position avancée pour un départ sur Mars. Pour les curieux, c’est ici que cela se passe : «L’étroit rivage du cosmos ».

Pour la bande originale du jour, il y avait le choix… Parions donc pour une base unique sur la lune, en considérant toutefois que celle-ci ne quittera très probablement pas son orbite à court terme !. Les amateurs reconnaîtront : c’est ici.

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D
Belle analyse d'un futur proche à choix multiples....
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E
Très impressionnée par ta capacité à synthéser tous ces événements. Une vraie journaliste, une pro. Moi, je me contente de rêver à de fausses étoiles de papier...<br /> Merci Hélène pour cette page érudite.
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